Les miracles arrivent tous les jours… (histoire de Gestalt)

 

Miracles happen everydayPeut-être naissons-nous sur Terre pour grandir spirituellement, pour apprendre à donner, apprendre à recevoir… et -osons le mot- apprendre à aimer ?

« Il y a une petite sur le port. Elle a 3 ans. Elle s’est arrêtée de parler depuis deux semaines. Elle ne dit plus un mot. Il faut que tu la voies…

– Je t’ai déjà dit que je suis coach, pas psy.

– Et alors ??…

– Et alors je n’ai pas les compétences, c’est tout.

– Ecoute, tu es la seule qui s’y entend avec les gens et les relations humaines sur ce port, alors je te demande juste de voir la petite et ses parents… et tu nous diras ce qu’il faut faire. »

Mais je n’ai AUCUNE idée de ce qu’il faut faire. Je me sens parfaitement illégitime, dans une incompétence consciente et assumée : « je ne sais pas et je sais que je ne sais pas ». Mais parfois, il en faut plus pour décourager le Destin. Le lendemain, alors que je discute tranquillement :  Continuer la lecture

« Tiens, voilà la petite dont je t’ai parlée qui arrive… et les parents sont juste derrière. ».

Impossible d’échapper à la rencontre.

« C’est vous la psychologue ? », s’enquiert la mère.

– Non, je ne suis pas psychologue, seulement coach.

– Ah bon… », me répond-elle tranquillement, pas du tout contrariée par ma réponse.

Je n’ai aucune compétence en psychothérapie, mais tout le monde s’en fout apparemment.

J’observe la petite. Elle court, se jette dans les bras des personnes qu’elle connaît, éclate de rire, tire la queue du chien au passage, rie encore. Elle ne parle pas, mais balbutie et chouine en effet, comme un bébé. Aucun mot concret. Elle comprend visiblement tout ce que nous disons. Nous nous observons en silence. Nous nous observons en sourires. Très vite, je rassure les parents. La petite est gaie, active, enjouée : je n’ai pas de sentiment d’urgence. Ils me demandent de passer un moment avec elle : j’hésite… mais comment refuser ?

mains adulte enfantLa petite me prend par la main et nous allons nous promener sur le port. Je me demande ce que feraient Martine et Marcelino, deux psychothérapeutes que j’admire et auprès desquels je me forme, en pareille situation. Je me dis qu’ils me diraient surement d’être présente, d’écouter, d’accueillir, d’être en lien, juste pleinement présente à l’autre, à l’enfant.

Comme en Gestalt, je me risque à une hypothèse : « Tu étais très fâchée quand tu as décidé d’arrêter de parler ? » Elle acquiesce de la tête. Je prends un ton grave et je lui réponds : « Je comprends… Si j’avais 3 ans et que j’étais très fâchée, peut-être que je ne saurais pas comment faire pour me faire comprendre des grands. Peut-être que moi aussi, je me serais arrêtée de parler. » Elle me regarde avec un énorme sourire qui illumine son visage.

Je lui dis « Tu sais, c’est très long, deux semaines pour des parents quand leur enfant s’arrête de parler. Ils sont inquiets, ils ont peur pour toi. » Elle éclate de rire. Je reprends : « Et là, tu es toujours très fâchée ?… » Elle me répond oui de la tête, de façon très accentuée. J’accuse réception de son non-verbal : « Oh ben dis-donc, tu es vraiment très, très très fâchée alors !!… Je comprends pourquoi tu t’es arrêtée de parler si tu es fâchée aussi fort. » Elle marche à mes côtés, main dans la main, songeuse, intériorisée. Je laisse le silence s’installer. En vieillissant, j’ai appris à me taire. Elle me regarde à nouveau. Je lui dis « Moi, j’ai hâte que tu ne sois plus fâchée. J’ai vraiment hâte… Ca sera bien… » Elle me lance un grand sourire, plein de malice et repart en courant vers sa maman.

Que puis-je faire de plus ? Je résume la situation dans un long SMS que j’envoie aux quelques psy que je connais, tous formés à l’Ecole Parisienne de Gestalt. Je crois à la complémentarité des idées et des conseils: contacter le CMP le plus proche à la rentrée, rassurer les parents, leur dire de donner à l’enfant des signes de compréhension, plutôt que des signaux d’inquiétude. Je retourne au bateau des parents et transmets les conseils reçus à la lettre. Je dois quitter le port pour quatre jours.

A mon retour, la mère et la petite remontent mon ponton. La maman me glisse à l’oreille la bonne nouvelle : « Ma fille reparle ! C’est formidable ! Merci, merci. » Ces quelques mots chuchotés m’enflamment le cœur, même si je ne suis pas très sûre d’y être pour grand-chose. Je me sens surtout le maillon d’une chaîne d’Humanité, épaulée par les grands. C’est chouette d’aider les autres à se réconcilier avec la Vie. Sur mon t-shirt ce jour là, il est écrit « Miracles happen everyday » : ça ne s’invente pas… J’ai la faiblesse de croire en leur co-création… et j’en profite pour remercier celles et ceux qui y ont participé (directement ou indirectement). Vos conseils m’ont été précieux !…

 Il y a une petite sur le port. Elle a trois ans et elle parle à nouveau. Grâce à vous. Merci !

ChaineHumaine

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L’engagement : l’éclairage Gestalt.

 

gestalt engagement groupe

EPOKE, dont le but est d’introduire la posture Gestalt en entreprise, organise régulièrement des conférences très intéressantes. J’ai récemment assisté à l’une d’elles, animée par Emmanuelle Mailliard et Astrid Alemany-Dusendschôn sur le thème « Incertitude et Chaos » dans le monde des entreprises.

Personnellement, j »aime bien croisé les regards, faire des liens entre les modèles, trouver les ponts entre les différentes disciplines et approches. 

Aussi, j’étais très intéressée de connaître ce que la Gestalt pouvait amener comme éclairage sur le bazar qui règne actuellement -à plus ou moins grande échelle- dans les entreprises.

Je ne vais rien vous apprendre : les entreprises sont concentrées sur la performance. Jusque là, rien de nouveau. Pour autant, beaucoup se plaignent d’un mal nouveau : le manque d’engagement de leurs collaborateurs. Comme je l’ai déjà dit dans mon Eloge de  l’engagement parue récemment, il y a fort à parier que celles qui sortiront de la crise en premier seront celles qui sauront (re)créer de l’engagement. 

Et c’est là où la Gestalt apporte de l’eau à mon moulin !

Gestalt courbe Serge Ginger

En effet, l’endroit où les entreprises concentrent leurs efforts, c’est la zone de contact (cf. zone N°3 sur le schéma de Serge Ginger), qui correspond à la zone d’actions. Les entreprises sont en effet plutôt douées pour créer des plans d’actions avec de beaux reporting, des chiffres à suivre, des indicateurs, des KPI, des « milestones », etc. Continuer la lecture

 Là où le bât blesse, c’est souvent AVANT : les managers oublient la zone de pré-contact qui consiste à « créer du LIEN », afin que tout le monde soit « à bord », ait envie d’avancer ensemble, trouve sa place et se sente concerné autrement que par un fatalisme du type « De toutes façons, je n’ai pas le choix… ».

C’est aussi l’étape où l’on donne du sens à ce qu’il va être donné à vivre, où l’on donne l’envie, qui ne peut pas être créée qu’à partir de chiffres financiers (sinon cela se saurait).

Et là ou le bât blesse, c’est aussi souvent… APRES : les managers oublient la zone d’assimilation, qui consiste à éclairer le chemin parcouru et redonner du SENS a posteriori à l’expérience vécue. Qu’avons-nous accompli ? En sommes-nous fiers ? Si oui, exprimons le, fêtons nos succès ! Quels sont nos leçons, nos apprentissages ? Que ferions-nous différemment avec le recul ? Qu’avons-nous appris pour demain ? Quel sens en retirons-nous pour l’équipe, et pour chacun d’entre nous ?

Bref, les managers ont tendance à oublier de consacrer du temps aux étapes…. qui précisément créent l’engagement.

RECONNAISSANCE (j’ai ma place) + LIEN + SENS = ENGAGEMENT dans l’équipe

Si l’on veut faire le parallèle avec l’approche Elément Humain et le modèle ICO, les managers se consacrent quasiment exclusivement à la phase CONTROLE (le « faire »), mais pas assez à la phase précédente, l’INCLUSION (créatrice de liens), et pas assez à la phase suivante, l’OUVERTURE (créatrice de sens).

Et vous ? Qu’est-ce qui crée votre engagement au sein d’une équipe ? Votre avis m’intéresse !… Laissez-moi un commentaire !….

engagement mots equipe

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Eloge de la confidentialité

 

confidentialité les trois singesPour ceux qui ne seraient pas au courant, aujourd’hui, c’est lundi de Pâques !  😆 Autour de moi, Pâques évoque souvent la résurrection, le renouveau, le changement. Personnellement, Pâques m’évoque aussi la trahison de Judas. Je suis allergique à la trahison. Allergique est un mot faible. Moi qui ai du mal à me mettre en colère, si il y a bien quelque chose qui me fait sortir de mes gonds, c’est quand quelqu’un ne respecte pas une promesse, une parole donnée.

Cela m’exaspère d’autant plus, quand cela se produit dans un environnement tenu par le secret professionnel dans lequel la confidentialité n’est pas négociable.

Cela m’est arrivé récemment : après un stage Elément Humain et suite à quelque indiscrétion qui m’était revenue, j’ai dû rappeler à l’animatrice quelques mois plus tard, qu’elle s’était engagée solennellement le premier jour devant le groupe, « à ne RIEN révéler de ce que nous allions vivre » et « à ne pas évoquer notre expérience devant une personne qui nous connaîtrait »… engagement sans ambiguïté que visiblement, elle avait oublié, pour moi comme pour d’autres, emportée par son propre mécanisme de défense (en l’occurrence « le Demandeur »). Quand on connait le degré d’intimité que l’on partage en phase 1 d’une formation Elément Humain, il y a de quoi se mettre en colère… 👿 …et venir interpeler mes projections (positives) sur les gens, projections dignes du plus confiant des Labradors ! 🙄 Continuer la lecture

sTOP SECRETIl n’y avait pourtant qu’une seule chose à faire, a priori EXTREMEMENT simple : SE TAIRE. Cela m’a rappelé mes débuts en RH où une DRH de quinze ans mon ainée m’avait un jour dit : « Pour la confidentialité, il y a une règle d’or hyper simple : tu fermes ta g***** et c’est tout. ». C’était un conseil direct, clair et dont j’ai souvent mesuré la pertinence dans ma carrière. De mon expérience, les (vrais) thérapeutes sont plus vigilants sur ce point.

Alors petit rappel pour les coachs, les managers, les salariés, bref tous ceux qui se demandent :  « jusqu’où se taire ?… ». Voilà ce que l’on apprend / révise en Gestalt :

Petit historique du secret professionnel :

Le secret professionnel ne date pas d’hier. 300 avant JC, Hippocrate déclarait déjà : « Ce que tu as appris de ton malade, tu le tairas EN TOUTES CIRCONSTANCES. ». Cela fait donc plus de 2000 ans que la règle est archi claire, sans la moindre ambiguïté.

Le nouveau code pénal applicable depuis 1994 est tout aussi clair qu’Hippocrate : la violation du secret conduit à une sanction pénale (cf. article 226-13 du Code Pénal): « La révélation d’une information à caractère secret, par une personne qui en est dépositaire, soit par état ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. » Il n’y a visiblement pas que moi qui considère comme sérieux de trahir un secret : en France, c’est du pénal… et ça ne rigole pas.  🙄

Quelles sont les limites du secret ?

Il existe trois cas d’autorisation de levée du secret :

– la révélation de sévices ou privations à l’encontre de mineurs de moins de 15 ans ou de personnes hors d’état de se protéger,

– la transmission avec accord de la victime d’éléments permettant de présumer de l’existence de services sexuels,

– le témoignage d’une preuve d’innocence pour une personne détenue.

Les seules obligations de levée du secret sont dans les cas d’obligations d’assistance à personne en danger ou dans celui d’une infraction de recel de criminel.

Dans la pratique professionnelle, des éléments peuvent être révélés dans les cas suivants:

en supervision, notamment pour les thérapeutes, car le secret peut être lourd à porter et conduire à des écueils encore plus graves que sa divulgation dans ce cadre sécurisé qui est, lui aussi, confidentiel.

– dans la rédaction de notes ou de dossiers en cas de partenariat et de travail pluridisciplinaire ou inter-institutionnel, pour venir en aide à des personnes ou familles en difficultés

– dans certains cas de prises en charge d’enfants

– en institutions

Même dans ces contextes, il importe d’expliciter, de maintenir et de partager une ligne de conduite qui vise à rester discret, respectueux, précautionneux et à observer un devoir de réserve.

Dans tous les autres cas, que ce soit en milieu thérapeutique et/ou dans un cadre de formation et/ou de coaching, la règle est simple et non négociable : ne RIEN divulguer.

Et pas de chance pour ceux/celles qui essaient de se trouver des excuses à leur manque de confidentialité en justifiant qu’ils « n’ont pas dit des choses importantes » (qui d’autre peut juger de l’importance de qui est révélé, si ce n’est la personne concernée ?… ) : le « RIEN » est une notion binaire, le RIEN n’est pas « négociable ». 

RIEN, c’est vraiment RIEN. Ce n’est pas « un peu » …et personne n’aurait la même définition de ce « un peu ». C’est pour une fois, un concept archi simple, que même un enfant peut comprendre.

RIEN, c’est vraiment RIEN.

Et vous ? Avez-vous déjà rencontré des problèmes de confidentialité avec un formateur, un coach, un thérapeute ?… Quelle est votre expérience ?

secret

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Ca marche comment une équipe? L’éclairage Gestalt.

equipes symboleJe sors d’un atelier POP. Pour les non initiés, POP, ça veut dire « Portes Ouvertes à la Psychologie », et non pas Pop/rock… 😆 Les journées POP de l’EPG (Ecole Parisienne de Gestalt) désignent en fait un atelier théorique dont le contenu aurait pu être (très) indigeste, s’il n’avait pas été animé de façon remarquable par Mercédes Araiz, Gestalt thérapeute et psychologue clinicienne, issue du monde de l’entreprise et titulaire d’un Master II en Resssources Humaines.

Bref, le genre de parcours professionnel et de posture personnelle qui achève de faire un sort à mes derniers préjugés -pourtant tenaces- sur le monde « psy »… Tout arrive. J’en vois déjà qui sourient…  😉

Pas de panique ! Même si la tentation est grande, je ne vais pas vous embêter avec mes révisions sur Freud ou Jung, ni sur les auteurs et courants de pensées dont je n’avais jamais entendus parler jusque là… malgré les centaines de livres qui peuplent mes étagères (Moi qui croyais avoir lu dans ma vie, finalement non !!… Ben mince alors… 🙄 )

Je ne vais pas non plus, vous dévoiler toutes les techniques de communication et d’animation de séminaire, très « gestaltistes », que j’ai relevées, du genre, formuler plutôt: « J’ai besoin de t’entendre davantage dans ta question pour savoir comment j’ai envie de te répondre. » (posture Gestalt) toujours plus doux qu’un équivalent du type : « Tu ne pourrais pas reformuler ta question parce que là, franchement, je ne comprends rien à ce que tu essaies de dire… » (posture courante)  😯 . Tout est décidément dans le choix des mots…  🙄

J’ai plutôt envie de vous parler de ce que j’ai appris/révisé du fonctionnement d’une équipe et d’un groupe.  Continuer la lecture

Commençons par le début. Un groupe, cela commence à partir de trois personnes. Si vous êtes deux, vous êtes un duo, un binôme, une paire ou encore un couple suivant la nature de votre lien, mais pas un groupe. A vingt ans pourtant, faute de réduction pour les moins de 25 ans ou pour les Etudiants, j’avais réussi à obtenir une « réduction de groupe » pour visiter la Sagrada Familia. Je vois encore le vendeur me demander: « Vous êtes un groupe de combien ? », j’avais répondu « deux ». Le vendeur avait souri et m’avait accordé le tarif réduit, plus par gentillesse je crois, que parce qu’il ignorait qu’il faut un tiers au duo initial pour constituer un groupe.

Les mécanismes de défense : Elément Humain versus Gestalt

 

mecanismes de defenseQue ce soit dans ma vie privée ou en entreprise, certains comportement ont eu longtemps le don de m’agacer, de me décevoir ou au mieux, de me plonger dans une profonde perplexité, tant ils étaient incompréhensibles à mes yeux. Je ne pouvais alors m’empêcher de soupçonner l’autre d’une certaine mauvaise foi -voire d’une mauvaise foi certaine-, ce qui n’arrangeait rien, ni à la situation, ni à ma relation devenue déjà suffisamment complexe. Mais ça, c’était avant.

« Avant quoi ? », me direz-vous. Avant que je ne découvre les différents mécanismes de défense et que j’arrive à identifier leur manifestation tant chez l’autre que chez moi. Continuer la lecture

Du coup, je me surprends à devenir plus tolérante devant l’incompréhensible -voire devant l’insupportable. Je constate, au minimum, que ce qui m’irritait profondément jusqu’à parfois troubler mon sommeil, glisse désormais sur moi, tout simplement parce que je le comprends, voire même, je l’excuse -ok, ok, ça c’est seulement dans mes « bons jours » !…  😆

Bon, ce qui est sûr, c’est que je ne vis plus certaines réactions comme une attaque personnelle contre MOI, mais bien comme un mécanisme de défense CHEZ L’AUTRE. Cette nouvelle perspective change mon regard et me permet désormais d’identifier chez l’autre -et chez moi- ce qui se passe, pour aller au-delà et « rester en lien » (si la relation en vaut la peine), là où auparavant, je tournais les talons, par manque de clefs de lecture et par incompréhension de ce qui se jouait.

Pour utiliser ces clefs à bon escient, il faut d’abord bien comprendre ce qu’est un mécanisme de défense.

Un mécanisme de défense sert à se protéger de son propre ressenti. L’erreur serait de croire qu’il sert à se protéger de l’autre. Pas du tout. Sa fonction est avant tout de se protéger de soi, de son propre ressenti. Notre meilleur ennemi est souvent nous-même: notre jugement sur nous est beaucoup plus puissant -et dévastateur- que celui des autres. Pourquoi ? Parce ce que le jugement de l’autre, positif ou négatif, ne peut m’ atteindre que si celui-ci rejoint, peu ou prou, le mien. Donc c’est bien de soi que l’on se protège, c’est bien de MOI que je me ME protège – et jamais de mon interlocuteur. De la même manière, c’est aussi de lui-même que mon interlocuteur se protège, jamais de moi. Ce fût une première découverte.  🙄

les mecanismes de defense outilsQuels sont les mécanismes de défense ? L’A.T. (ou l’Analyse Transactionnelle) en identifie trois : la Victime, le Persécuteur et le Sauveur.

La Victime consiste à « se plaindre pour se faire plaindre » et éviter d’être en contact avec son ressenti. Tout comme Caliméro sous sa coquille d’oeuf, « le monde est vraiment trop injuste ».

La Victime est souvent aidée par un Persécuteur, qui au lieu de s’interroger sur ses propres insuffisances, va s’attacher à pointer et critiquer celles des autres, surtout s’il a une Victime sous la main: « accuser les autres pour éviter de remettre en cause soi-même ».

Ce duo ne serait pas complet, sans l’intervention du Sauveur qui, sous un rôle plus socialement acceptable, joue au même jeu que les précédents :  se protéger de lui-même, en sauvant les autres cette fois-ci (pour éviter de s’occuper de lui-même et de se sauver de son propre ressenti, qu’il ne peut pas toujours assumer).

L’approche de Elément Humain complète cette liste par : le Masochiste, le Demandeur et le Déni.

Le Masochiste est une victime non plus des autres, mais d’elle-même. Le Maso anticipe les critiques : « quitte à avoir mal, autant commencer tout de suite et par soi. ». On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. C’est le mode « je suis nul et je le proclame »

Le Demandeur est un puits sans fond. Comme il ne supporte pas son ressenti intérieur, il cherche sans cesse à se rassurer auprès de l’autre et collectionne les signes de reconnaissance avec avidité. Il est en demande permanente pour se rassurer et pouvoir se supporter. (« Tu m’as trouvé comment ?… » sous-endtendu : « Dis-moi que je suis formidable. »)

Le Déni, quant à lui, est un mode inconscient. Autant les précédents se protègent d’un ressenti, autant celui-ci est en amont et se coupe de son ressenti. Il n’est pas en contact avec ses émotions et du coup, ne sait même pas que son mode de défense est le fait même de s’en couper. Et comme le mécanisme est inconscient, lui dire qu’il est coupé de ses émotions revient à lui parler chinois. Pas simple…  😥

Pour compliquer l’histoire, et même si nous pouvons avoir un mode privilégié de défense, nous utilisons l’ensemble de ces mécanismes de défense, les uns après les autres, en fonction des circonstances et de celui que nous allons -inconsciemment- identifer comme le plus efficace pour nous protéger. Deuxième découverte. 🙄

Si l’identification des mécanismes de défense selon l’Elément Humain est intéressante en soi, celle proposée par l’approche de la Gestalt complète bien « la boîte à outils » du coach ou du manager. Troisième découverte.  🙄

Mécanismes de défense ou modes de régulation du contact ?

En Gestalt, on ne parle pas de « résistances », mais plutôt de « modes de régulation du contact« . Ces modes de régulation du contact comportent les éléments suivants :

L’introjection est le processus par lequel nous avons intégré des croyances limitantes, sans en vérifier leur pertinence. (exemple : « Méfie-toi des hommes ! », « Les femmes n’en veulent qu’à ton argent ! », « Il ne faut faire confiance à personne. », etc.)

La rétroflection est le processus qui consiste à éviter l’interaction en retournant contre soi, l’énergie mobilisée. (exemple : « je me caresse le bras alors que je voudrais caresser l’autre. »)

La projection est le processus qui consiste à attribuer à l’autre des qualités ou des défauts non vérifiés : on reporte à l’extérieur ce qui est à l’intérieur. (exemple de projection positive : « Je ne le connais pas depuis longtemps, mais il doit être généreux. »)

La déflection est le processus qui consiste à éviter le contact, en détournant l’énergie de son objectif initial pour la tourner vers autre chose. (exemple : « je caresse le chien alors que je voudrais caresser l’autre. »)

La confluence est la disparition de la frontière en soi et l’autre et peut être comparée à la fusion ou la symbiose. L’individualité s’efface au profit du collectif (exemple : « Nous, les Dupond, on est comme ça ! », « Tu es bien comme ton père ! », etc.).

La proflection, souvent liée à une recherche de reconnaissance, est un non-dit qui consiste à faire à autrui ce que l’on aimerait bien que l’on nous fasse, en espérant que l’autre finisse par deviner la demande non formulée.  (exemple : la proflection va s’exprimer au travers d’un compliment, d’un dévouement, d’un geste de tendresse, d’une attention, etc.)

L’égotisme est un processus de rigidification de la frontière entre soi et les autres, ultime résistance pour rester UN face au NOUS et lutter contre la peur de disparaître. Dans ce cas, le contact avec l’autre est tout simplement évité.

Passionnant, non ?…  🙄

Notez bien que, même s’il peut exister un mode de résistance privilégié, les défenses ne sont pas identitaires; il s’agit seulement de postures que nous adoptons le temps de nous défendre, soit contre un ressenti ou une émotion, soit pour ne pas changer.

Personnellement, j’ai adoré découvrir ces concepts…. et méditer sur ceux que j’adoptais, ceux que j’avais observés dans mes différents milieux (familial, professionnel, amical), ceux qui m’étaient familiers (ou pas).

Et vous ? Quelles sont vos mécanismes de défense et vos résistances privilégiées ?… Pour une fois, je ne vous demande pas de répondre en ligne !  😆

mecanisme de defense herisson

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La Gestalt, c’est quoi ?

gestalt

 «  ….la quoi, t’as dit ??!!??…. »  😯

– la Gestalt.

– Gestalt ??! euh… C’est quoi ????…   🙄

– C’est une forme de psychothérapie. Ca vient de l’allemand. Ca veut dire « prendre forme, émerger.»

– …et c’est bien ??… Ah oui, c’est pas le truc où l’on parle aux coussins ??… 😆 Continuer la lecture

– Ca peut arriver, mais cela ne se résume pas à cela, loin de là… Et heureusement d’ailleurs !!!… (NDLR : pour info, « parler aux coussins », c’est faire de « l’abréaction émotionnelle »: c’est l’un des outils utilisés, qui consiste à exprimer à un objet tiers, ce qui ne peut pas être exprimé au sujet concerné. C’est quand même plus sérieux comme concept « abréaction émotionnelle », non ?…  😉 )

– Sans blague, tu t’intéresses à cela toi ?!!… et c’est pas trop « allumé », ton truc ???… »

J’ai l’impression que toutes mes conversations sur la Gestalt démarrent comme cela !… 😆 Il est temps de réhabiliter la Gestalt et de faire davantage connaître « ce qui marche ».

Mais c’est quoi la Gestalt ?

La Gestalt est avant tout une approche phénoménologique et une psychothérapie humaniste existentielle, qui met au centre de sa pratique, la relation.

Cette approche a été élaborée collectivement par un groupe réuni autour de Fritz Perls (psychanalyste allemand) et de son épouse Laura, ainsi que de Paul Goodman (intellectuel new-yorkais).

La Gestalt met l’accent sur la prise de conscience du processus de chaque situation, notamment du processus qui émerge dans l’Ici et Maintenant.

Pour ce faire, elle réhabilite ce qui est éprouvé, c’est-à-dire le ressenti émotionnel et physique de l’être humain dans un champ à 5 dimensions essentielles : sensorielle, affective, intellectuelle, sociale et spirituelle.

La Gestalt propose une méthodologie qui s’intéresse particulièrement au contact authentique avec les autres et à la mise en relation par l’expression des émotions.

Elle favorise ainsi un “ajustement créateur” de l’individu à l’environnement, ainsi qu’une prise de conscience des dysfonctionnements, le plus souvent anachroniques et à l’origine de conduites répétitives et/ou pathologiques.

La Gestalt se situe dans une optique dynamique de changement : elle permet le repérage des processus de blocage ou d’interruption dans le cycle du contact et met en lumière, les inhibitions, les évitements ainsi que les illusions persistantes.

Beaucoup d’approches thérapeutiques tentent d’expliquer les origines des traumatismes. Au delà des aspects théoriques (« cycle de contact », « frontière contact », « ajustement créateur », « forme émergeant du fond », etc.), la Gestalt intègre des techniques variées, verbales et non verbales, utilisant essentiellement la parole, l’émotion, le rêve, l’imaginaire, la créativité, le mouvement et le corps.

Son originalité est moins dans ses techniques que dans son objectif :

  • augmenter la capacité d’adaptation à des êtres ou des environnements différents,
  • augmenter ou restaurer la liberté de choix,
  • permettre l’intégration des polarités en conflit,
  • développer la conscience de l’instant en tant que processus de guérison et d’équilibre dynamique.

Le plus intéressant de mon point de vue est que la Gestalt place l’individu comme acteur du changement, et la relation comme moteur de ce changement.

Elle devient de fait un outil de développement personnel intéressant en soi et l’on comprend qu’elle est de plus en plus utilisée dans le champ des organisations, soit comme outil de coaching, soit dans le cadre de formation ou pour l’accompagnement au changement.

Au delà d’un travail thérapeutique personnel approfondi qui manque cruellement à certains, la Gestalt peut venir compléter efficacement la boite à outils du coach ou du formateur et venir nourrir une posture phénoménologique, dont l’efficacité n’est plus à démontrer.

Pour aller plus loin : les ateliers, stages ponctuels et formations de l’EPG ou Ecole Parisienne de Gestalt (franchement de l’or en barre, cette école !… et je pèse mes mots !!…)

… et juste pour rigoler, vous voyez quoi dans le dessin ci-dessus ??…

Vous êtes sûr ?….  😆

gestalt therapie

Et vous ? Connaissez-vous la Gestalt ? Quelle en est votre expérience ?…

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Les constellations familiales, c’est quoi ?

constellation familialeDans la série, « j’ai testé pour vous » (après les stages de Biodanza et les ateliers Clown), j’ai vécu ce weekend ma première « constellation familiale » (oui, je sais, ceux qui me connaissent vont se pincer… Comme quoi, tout arrive !…  😆 )

Mais c’est quoi une constellation familiale ? Ca sert à quoi ? C’est bien ???…  🙄

La constellation familiale est une thérapie familiale brève, transgénérationnelle, créée dans les années 1990 par le psychothérapeute Bert Hellinger.

Cette approche est fondée sur la mise au jour de l’inconscient familial via des jeux de rôles et de psychodrames, dans le but de résoudre certains conflits.  Continuer la lecture

Le terme « constellation » désigne le fait de « placer la famille dans l’espace », l’hypothèse étant que certains de nos comportements, malaises ou maladies seraient les reflets de conflits non réglés des générations précédentes.

Dans cette perspective, nous appartenons à un système familial constitué non seulement de nos parents, frères et sœurs, conjoint(s) et enfants, mais aussi de toutes les générations antérieures et de toutes les personnes qui ont pu être impliquées dans le destin de notre famille.

Par la mise en lumière des événements « oubliés » (et de leurs implications cachées), l’objectif d’une constellation brève est de comprendre, puis de rétablir l’ordre dans le système familial, afin de permettre à chaque membre d’assumer la charge des responsabilités qui lui incombent et de réintégrer sa place, son rôle, en toute sérénité.

Au sein du groupe constitué des participants à la constellation, les personnes choisies comme représentants des membres du système, vont parfois ressentir des émotions intenses, qui seront ensuite interprétées. Ces ressentis sont totalement intuitifs, mais bien réels, alors que les participants ne connaissent pas les personnes concernées, ni même leur histoire personnelle. Ces intuitions ou ressentis corporels sont envisagées comme une indication sur ce qui a pu se jouer dans le passé ou des liens encore présents entre ces êtres.

Une fois le problème mis en lumière, il peut alors être « réparé » par des gestes ou des paroles précises qui soulagent les malaises et font évoluer le système global, vers une plus grande harmonie. L’acceptation du passé, appréhendée comme la reconnaissance d’une infraction contre l’ordre naturel, tendrait à dispenser la personne -et son milieu relationnel ou familial- de reproduire les mêmes schémas et permettrait ainsi, l’émergence d’une vision nouvelle du système.

L’un des objectifs est de résoudre des « intrications », c’est-à-dire des identifications plus ou moins conscientes avec des ascendants. Par loyauté pour le système familial, il est en effet fréquent qu’un descendant, par son comportement, veuille rappeler à la conscience familiale collective, une personne « exclue » du système, dont le destin n’a pas été accepté (ou assimilé). Cette systèmie familiale est à comprendre au sens large : elle inclut aussi les partenaires précédents des parents, les victimes ou les persécuteurs, les camarades de combat ou de captivité, ainsi que les membres de la famille.

Et c’était bien ton truc ?…  🙄

Oui, c’était une expérience riche et instructive. Tout ce que je peux dire, c’est que c’est plutôt bluffant et qu’il faut le vivre pour le croire. C’est assez perturbant pour un esprit rationnel de voir des parfaits inconnus ressentir des émotions, ou avoir des intuitions parfaitement pertinentes, par rapport à des situations dont ils ignorent tout. Comment est-ce possible que des prénoms « dits au hasard » surgissent et sont finalement tout… sauf le fruit du hasard ? Le processus  inconscient mis en oeuvre est de toute évidence, très puissant mais reste finalement, très mystérieux.

Ma recommandation :

Les constellations fleurissent sur le marché et j’ai croisé des personnes dont les expériences précédentes n’ont pas été (du tout) bien vécues. Ici, encore plus qu’ailleurs, il est très facile de tomber sur des apprentis sorciers ou des pseudos thérapeutes qui, en toute bonne foi -et c’est bien cela le pire…-, vont exercer une thérapie amatrice et dangereuse pour vous. Renseignez-vous donc bien, avant de vous inscrire !… De préférence, ne choisissez qu’une personne qui vous a été recommandée par quelqu’un de confiance. J’aurais tendance à ajouter : choisissez un(e) VRAI(E) psychothérapeute pour vous accompagner, qui saura gérer en douceur, tout ce qui  émergera au sein du groupe et qui ne sera pas dans la toute-puissance. 

Constellation familiale à Paris : qui choisir ?

Mon choix :

martine_massonLes constellations de Martine MASSON : elles ont lieu du samedi 14h-19h et Dimanche de 10h à 18h. Prix : 180 euros par week-end.

Ses dates pour 2017 sont : 28 et 29 janvier, 11 et 12 mars, 17 et 18 juin, 16 et 17 septembre, 25 et 26 novembre.

Ses dates pour 2018 sont : 24 et 25 février, 21 et 22 avril, 23 et 24 juin, 13 et 14 octobre, 15 et 16 décembre.

Inscription par email : martisson2@gmail.com

constellation

Et vous ? Quelle est votre expérience des constellations ? Vous en pensez quoi ?…

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