Ca marche comment une équipe? L’éclairage Gestalt.

equipes symboleJe sors d’un atelier POP. Pour les non initiés, POP, ça veut dire « Portes Ouvertes à la Psychologie », et non pas Pop/rock… 😆 Les journées POP de l’EPG (Ecole Parisienne de Gestalt) désignent en fait un atelier théorique dont le contenu aurait pu être (très) indigeste, s’il n’avait pas été animé de façon remarquable par Mercédes Araiz, Gestalt thérapeute et psychologue clinicienne, issue du monde de l’entreprise et titulaire d’un Master II en Resssources Humaines.

Bref, le genre de parcours professionnel et de posture personnelle qui achève de faire un sort à mes derniers préjugés -pourtant tenaces- sur le monde « psy »… Tout arrive. J’en vois déjà qui sourient…  😉

Pas de panique ! Même si la tentation est grande, je ne vais pas vous embêter avec mes révisions sur Freud ou Jung, ni sur les auteurs et courants de pensées dont je n’avais jamais entendus parler jusque là… malgré les centaines de livres qui peuplent mes étagères (Moi qui croyais avoir lu dans ma vie, finalement non !!… Ben mince alors… 🙄 )

Je ne vais pas non plus, vous dévoiler toutes les techniques de communication et d’animation de séminaire, très « gestaltistes », que j’ai relevées, du genre, formuler plutôt: « J’ai besoin de t’entendre davantage dans ta question pour savoir comment j’ai envie de te répondre. » (posture Gestalt) toujours plus doux qu’un équivalent du type : « Tu ne pourrais pas reformuler ta question parce que là, franchement, je ne comprends rien à ce que tu essaies de dire… » (posture courante)  😯 . Tout est décidément dans le choix des mots…  🙄

J’ai plutôt envie de vous parler de ce que j’ai appris/révisé du fonctionnement d’une équipe et d’un groupe.  Continuer la lecture

Commençons par le début. Un groupe, cela commence à partir de trois personnes. Si vous êtes deux, vous êtes un duo, un binôme, une paire ou encore un couple suivant la nature de votre lien, mais pas un groupe. A vingt ans pourtant, faute de réduction pour les moins de 25 ans ou pour les Etudiants, j’avais réussi à obtenir une « réduction de groupe » pour visiter la Sagrada Familia. Je vois encore le vendeur me demander: « Vous êtes un groupe de combien ? », j’avais répondu « deux ». Le vendeur avait souri et m’avait accordé le tarif réduit, plus par gentillesse je crois, que parce qu’il ignorait qu’il faut un tiers au duo initial pour constituer un groupe.

Les mécanismes de défense : Elément Humain versus Gestalt

 

mecanismes de defenseQue ce soit dans ma vie privée ou en entreprise, certains comportement ont eu longtemps le don de m’agacer, de me décevoir ou au mieux, de me plonger dans une profonde perplexité, tant ils étaient incompréhensibles à mes yeux. Je ne pouvais alors m’empêcher de soupçonner l’autre d’une certaine mauvaise foi -voire d’une mauvaise foi certaine-, ce qui n’arrangeait rien, ni à la situation, ni à ma relation devenue déjà suffisamment complexe. Mais ça, c’était avant.

« Avant quoi ? », me direz-vous. Avant que je ne découvre les différents mécanismes de défense et que j’arrive à identifier leur manifestation tant chez l’autre que chez moi. Continuer la lecture

Du coup, je me surprends à devenir plus tolérante devant l’incompréhensible -voire devant l’insupportable. Je constate, au minimum, que ce qui m’irritait profondément jusqu’à parfois troubler mon sommeil, glisse désormais sur moi, tout simplement parce que je le comprends, voire même, je l’excuse -ok, ok, ça c’est seulement dans mes « bons jours » !…  😆

Bon, ce qui est sûr, c’est que je ne vis plus certaines réactions comme une attaque personnelle contre MOI, mais bien comme un mécanisme de défense CHEZ L’AUTRE. Cette nouvelle perspective change mon regard et me permet désormais d’identifier chez l’autre -et chez moi- ce qui se passe, pour aller au-delà et « rester en lien » (si la relation en vaut la peine), là où auparavant, je tournais les talons, par manque de clefs de lecture et par incompréhension de ce qui se jouait.

Pour utiliser ces clefs à bon escient, il faut d’abord bien comprendre ce qu’est un mécanisme de défense.

Un mécanisme de défense sert à se protéger de son propre ressenti. L’erreur serait de croire qu’il sert à se protéger de l’autre. Pas du tout. Sa fonction est avant tout de se protéger de soi, de son propre ressenti. Notre meilleur ennemi est souvent nous-même: notre jugement sur nous est beaucoup plus puissant -et dévastateur- que celui des autres. Pourquoi ? Parce ce que le jugement de l’autre, positif ou négatif, ne peut m’ atteindre que si celui-ci rejoint, peu ou prou, le mien. Donc c’est bien de soi que l’on se protège, c’est bien de MOI que je me ME protège – et jamais de mon interlocuteur. De la même manière, c’est aussi de lui-même que mon interlocuteur se protège, jamais de moi. Ce fût une première découverte.  🙄

les mecanismes de defense outilsQuels sont les mécanismes de défense ? L’A.T. (ou l’Analyse Transactionnelle) en identifie trois : la Victime, le Persécuteur et le Sauveur.

La Victime consiste à « se plaindre pour se faire plaindre » et éviter d’être en contact avec son ressenti. Tout comme Caliméro sous sa coquille d’oeuf, « le monde est vraiment trop injuste ».

La Victime est souvent aidée par un Persécuteur, qui au lieu de s’interroger sur ses propres insuffisances, va s’attacher à pointer et critiquer celles des autres, surtout s’il a une Victime sous la main: « accuser les autres pour éviter de remettre en cause soi-même ».

Ce duo ne serait pas complet, sans l’intervention du Sauveur qui, sous un rôle plus socialement acceptable, joue au même jeu que les précédents :  se protéger de lui-même, en sauvant les autres cette fois-ci (pour éviter de s’occuper de lui-même et de se sauver de son propre ressenti, qu’il ne peut pas toujours assumer).

L’approche de Elément Humain complète cette liste par : le Masochiste, le Demandeur et le Déni.

Le Masochiste est une victime non plus des autres, mais d’elle-même. Le Maso anticipe les critiques : « quitte à avoir mal, autant commencer tout de suite et par soi. ». On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. C’est le mode « je suis nul et je le proclame »

Le Demandeur est un puits sans fond. Comme il ne supporte pas son ressenti intérieur, il cherche sans cesse à se rassurer auprès de l’autre et collectionne les signes de reconnaissance avec avidité. Il est en demande permanente pour se rassurer et pouvoir se supporter. (« Tu m’as trouvé comment ?… » sous-endtendu : « Dis-moi que je suis formidable. »)

Le Déni, quant à lui, est un mode inconscient. Autant les précédents se protègent d’un ressenti, autant celui-ci est en amont et se coupe de son ressenti. Il n’est pas en contact avec ses émotions et du coup, ne sait même pas que son mode de défense est le fait même de s’en couper. Et comme le mécanisme est inconscient, lui dire qu’il est coupé de ses émotions revient à lui parler chinois. Pas simple…  😥

Pour compliquer l’histoire, et même si nous pouvons avoir un mode privilégié de défense, nous utilisons l’ensemble de ces mécanismes de défense, les uns après les autres, en fonction des circonstances et de celui que nous allons -inconsciemment- identifer comme le plus efficace pour nous protéger. Deuxième découverte. 🙄

Si l’identification des mécanismes de défense selon l’Elément Humain est intéressante en soi, celle proposée par l’approche de la Gestalt complète bien « la boîte à outils » du coach ou du manager. Troisième découverte.  🙄

Mécanismes de défense ou modes de régulation du contact ?

En Gestalt, on ne parle pas de « résistances », mais plutôt de « modes de régulation du contact« . Ces modes de régulation du contact comportent les éléments suivants :

L’introjection est le processus par lequel nous avons intégré des croyances limitantes, sans en vérifier leur pertinence. (exemple : « Méfie-toi des hommes ! », « Les femmes n’en veulent qu’à ton argent ! », « Il ne faut faire confiance à personne. », etc.)

La rétroflection est le processus qui consiste à éviter l’interaction en retournant contre soi, l’énergie mobilisée. (exemple : « je me caresse le bras alors que je voudrais caresser l’autre. »)

La projection est le processus qui consiste à attribuer à l’autre des qualités ou des défauts non vérifiés : on reporte à l’extérieur ce qui est à l’intérieur. (exemple de projection positive : « Je ne le connais pas depuis longtemps, mais il doit être généreux. »)

La déflection est le processus qui consiste à éviter le contact, en détournant l’énergie de son objectif initial pour la tourner vers autre chose. (exemple : « je caresse le chien alors que je voudrais caresser l’autre. »)

La confluence est la disparition de la frontière en soi et l’autre et peut être comparée à la fusion ou la symbiose. L’individualité s’efface au profit du collectif (exemple : « Nous, les Dupond, on est comme ça ! », « Tu es bien comme ton père ! », etc.).

La proflection, souvent liée à une recherche de reconnaissance, est un non-dit qui consiste à faire à autrui ce que l’on aimerait bien que l’on nous fasse, en espérant que l’autre finisse par deviner la demande non formulée.  (exemple : la proflection va s’exprimer au travers d’un compliment, d’un dévouement, d’un geste de tendresse, d’une attention, etc.)

L’égotisme est un processus de rigidification de la frontière entre soi et les autres, ultime résistance pour rester UN face au NOUS et lutter contre la peur de disparaître. Dans ce cas, le contact avec l’autre est tout simplement évité.

Passionnant, non ?…  🙄

Notez bien que, même s’il peut exister un mode de résistance privilégié, les défenses ne sont pas identitaires; il s’agit seulement de postures que nous adoptons le temps de nous défendre, soit contre un ressenti ou une émotion, soit pour ne pas changer.

Personnellement, j’ai adoré découvrir ces concepts…. et méditer sur ceux que j’adoptais, ceux que j’avais observés dans mes différents milieux (familial, professionnel, amical), ceux qui m’étaient familiers (ou pas).

Et vous ? Quelles sont vos mécanismes de défense et vos résistances privilégiées ?… Pour une fois, je ne vous demande pas de répondre en ligne !  😆

mecanisme de defense herisson

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La Gestalt, c’est quoi ?

gestalt

 «  ….la quoi, t’as dit ??!!??…. »  😯

– la Gestalt.

– Gestalt ??! euh… C’est quoi ????…   🙄

– C’est une forme de psychothérapie. Ca vient de l’allemand. Ca veut dire « prendre forme, émerger.»

– …et c’est bien ??… Ah oui, c’est pas le truc où l’on parle aux coussins ??… 😆 Continuer la lecture

– Ca peut arriver, mais cela ne se résume pas à cela, loin de là… Et heureusement d’ailleurs !!!… (NDLR : pour info, « parler aux coussins », c’est faire de « l’abréaction émotionnelle »: c’est l’un des outils utilisés, qui consiste à exprimer à un objet tiers, ce qui ne peut pas être exprimé au sujet concerné. C’est quand même plus sérieux comme concept « abréaction émotionnelle », non ?…  😉 )

– Sans blague, tu t’intéresses à cela toi ?!!… et c’est pas trop « allumé », ton truc ???… »

J’ai l’impression que toutes mes conversations sur la Gestalt démarrent comme cela !… 😆 Il est temps de réhabiliter la Gestalt et de faire davantage connaître « ce qui marche ».

Mais c’est quoi la Gestalt ?

La Gestalt est avant tout une approche phénoménologique et une psychothérapie humaniste existentielle, qui met au centre de sa pratique, la relation.

Cette approche a été élaborée collectivement par un groupe réuni autour de Fritz Perls (psychanalyste allemand) et de son épouse Laura, ainsi que de Paul Goodman (intellectuel new-yorkais).

La Gestalt met l’accent sur la prise de conscience du processus de chaque situation, notamment du processus qui émerge dans l’Ici et Maintenant.

Pour ce faire, elle réhabilite ce qui est éprouvé, c’est-à-dire le ressenti émotionnel et physique de l’être humain dans un champ à 5 dimensions essentielles : sensorielle, affective, intellectuelle, sociale et spirituelle.

La Gestalt propose une méthodologie qui s’intéresse particulièrement au contact authentique avec les autres et à la mise en relation par l’expression des émotions.

Elle favorise ainsi un “ajustement créateur” de l’individu à l’environnement, ainsi qu’une prise de conscience des dysfonctionnements, le plus souvent anachroniques et à l’origine de conduites répétitives et/ou pathologiques.

La Gestalt se situe dans une optique dynamique de changement : elle permet le repérage des processus de blocage ou d’interruption dans le cycle du contact et met en lumière, les inhibitions, les évitements ainsi que les illusions persistantes.

Beaucoup d’approches thérapeutiques tentent d’expliquer les origines des traumatismes. Au delà des aspects théoriques (« cycle de contact », « frontière contact », « ajustement créateur », « forme émergeant du fond », etc.), la Gestalt intègre des techniques variées, verbales et non verbales, utilisant essentiellement la parole, l’émotion, le rêve, l’imaginaire, la créativité, le mouvement et le corps.

Son originalité est moins dans ses techniques que dans son objectif :

  • augmenter la capacité d’adaptation à des êtres ou des environnements différents,
  • augmenter ou restaurer la liberté de choix,
  • permettre l’intégration des polarités en conflit,
  • développer la conscience de l’instant en tant que processus de guérison et d’équilibre dynamique.

Le plus intéressant de mon point de vue est que la Gestalt place l’individu comme acteur du changement, et la relation comme moteur de ce changement.

Elle devient de fait un outil de développement personnel intéressant en soi et l’on comprend qu’elle est de plus en plus utilisée dans le champ des organisations, soit comme outil de coaching, soit dans le cadre de formation ou pour l’accompagnement au changement.

Au delà d’un travail thérapeutique personnel approfondi qui manque cruellement à certains, la Gestalt peut venir compléter efficacement la boite à outils du coach ou du formateur et venir nourrir une posture phénoménologique, dont l’efficacité n’est plus à démontrer.

Pour aller plus loin : les ateliers, stages ponctuels et formations de l’EPG ou Ecole Parisienne de Gestalt (franchement de l’or en barre, cette école !… et je pèse mes mots !!…)

… et juste pour rigoler, vous voyez quoi dans le dessin ci-dessus ??…

Vous êtes sûr ?….  😆

gestalt therapie

Et vous ? Connaissez-vous la Gestalt ? Quelle en est votre expérience ?…

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